J'attends la nuit autant que j'espère le jour,
Tout ce que Morphée m'offre je le coffre en un tour
Au fond de mes méandres en tête j'ai la clé
Qui crée de hautes herbes au sein de mes pensées.
Trépassés sont les sons que j'avais ouï de vous,
En sépia les images qui agrémentaient tout,
Surannées les odeurs issues du plus profond,
De poussière viennent les goûts, lointaines les sensations.
Et tout cela s'infuse en un mélange épais
Qui émane et s'enfuit, volutes de fumée.
Si le plafond est noir, c'est d'avoir trop dormi
Envoyant là en l'air l'à-dire et le non-dit.
Passent les heures allongées que je passe à longer
Les prés de rêves perdants que j'aimerais effleurer,
Les champs de cauchemars qu'il faut bien dépasser,
Et ce ciel inconnu sans nuages ni nuées.
Viendra bien le réveil pour ôter la torpeur
Dès le rai de lumière, dès la moindre lueur,
Ou au son de la force, de manière brutale
Mais bientôt à nouveau anesthésié local.