• Pour accompagner ce magnifique printemps, voici quelques courtes nouvelles sur Noël (normalement, un bon cinquième d'entre vous, c'est-à-dire Ze Grabouilleuse, les ont déjà lues). Ces nouvelles ont été écrites le 25 décembre 2011 entre 1 et 2 heures du matin, ce qui peut expliquer certaines choses.

     

    La froide forêt verte était aussi lointaine physiquement que dans leur souvenir. C’était leur paradis, le lieu de leur âge d’or. Elle existait bien mais n’était plus qu’un fantasme pour eux. Sa verte douceur les éclairait encore, quand dans leur profonde nostalgie ils se rappelaient les faibles rayons de l’astre qui transperçaient la cime des arbres. Mais il n’y avait pas qu’elle dans leur paradis. Les plaines, à perte de vue, recouvertes de leur tapis blanc souvent, où ils s’ébrouaient tous. Ils n’étaient peut-être que des animaux, mais leur tortionnaire les traitait comme s’ils étaient dépourvus de vie, qu’on pouvait les annihiler par la force. Sa brutalité n’avait pour but que de les forcer à accomplir leur travail au-delà de leurs capacités. Cela n’était pas une excuse. Surtout pour cette tâche obscure, autant que la nuit où elle se déroulait, et éreintante. Vraiment, qui pouvait l’aimer, cette grosse brute rouge et blanche ?

     

    Si le commissaire détestait qu’on l’interrompît dans ses activités familiales qui caractérisaient ses jours fériés, cette urgence l’excédait plus que tout. Ne pouvait-il pas ouvrir les cadeaux avec ses enfants, tranquillement, sans que le monde extérieur envahît son espace privé ? Comment ses enfants allaient-ils continuer à croire au père Noël si leur propre père n’était pas là ? Il sortit dans le froid, maugréant plus encore qu’à l’accoutumée. Il arriva rapidement et toujours aussi mal disposé sur la scène du crime. Bien sûr, elle n’était pas belle à voir. La victime avait manifestement été étranglée par une guirlande. Quelques temps plus tard, et dans l’indifférence générale, elle fut enterrée dans un cercueil en sapin.

     

    Il vivait avec les chiffres et les nombres depuis toujours, et il en était sûr, le 25/12 n’était pas une belle date. Aucune harmonie. Même en se forçant à chercher d’autres raisons hors de la numérotation, il ne les trouvait pas. Le solstice était passé. L’anniversaire était faux. Cette fête n’était qu’hypocrisie. Il était sans doute aigri, car malgré toutes les opérations qu’il effectuait, il ne recevait jamais de cadeau, alors qu’on est censé les offrir aux gens qui comptent.

     

    L’hiver n’était certes pas blanc, mais son sang à lui était rouge. Le marchand de bonnets de Noël avait été dévalisé cette année, au sens premier du terme. Il eut de la chance et put arriver à l’hôpital avant d’expirer définitivement, mais c’était le réveillon, et le personnel réduit en nombre n’était pas franchement concentré. Une tragique erreur d’inattention, et son allergie le tua au moment même où la télévision annonçait à grand renfort de chants traditionnels qu’il était minuit. Joyeux Noël !

     

    Il effectuait la liturgie comme tous les ans, et comme chaque année il se rendait compte que la messe de Noël était encore plus longue. Les travées étaient presque vides, et en ce jour de fête il était fatigué de toujours répéter les sempiternels sermons, de promulguer la parole du Seigneur, d’être le berger dépassé par l’attrait des prairies commerciales. L’esprit de Dieu n’était plus dans ce monde, et plus dans sa tête. Enfin, il avait fini de croire au Père qui, lors du jugement dernier, récompenserait les méritants. En finissant la messe, à minuit il claquerait la porte de l’église et de l’Église. C’en était fini de ces croyances, il allait vivre, et quoi de mieux que le solstice pour commencer sa nouvelle existence ? Cependant, cet état incroyablement incroyant ne dura pas longtemps. Il s’étouffa avec l’hostie et fut déclaré mort le 25 décembre, à 4 heures. En cette période de Noël, une pensée pour lui, la vie lui fut peu amène.

     


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  • Tout commence en 1942. Alors que la Seconde Guerre Mondiale fait rage, le village de Marcelle, dans le Massif central, semble peu impacté par l'occupation nazie. C'est alors que débarque Jim, un jeune et séduisant aviateur anglais, juif, résistant, communiste, tzigane, handicapé et homosexuel. À l'insu de tout le village et de ses parents, Marcelle cache Jim dont elle tombe bientôt éperdument amoureuse. Mais celui-ci n'a qu'une seule idée en tête : rejoindre l'Angleterre pour poursuivre le combat. Parviendra-t-il à déjouer les embûches du trajet et bouter les Nazis hors de l'Auvergne ? Marcelle pourra-t-elle un jour maîtriser la langue de Shakespeare ? Et surtout... rendra-t-elle Jim hétérosexuel (et amoureux d'elle, tant qu'à faire) ?

    Je ne connais pas la réponse, mais sachez que le début de mon deuxième semestre n'a pas du tout ressemblé à ça. Pour mieux comprendre, regardons ensemble ce résumé :

    Épisode 1 – La découverte

    C'est bien entendu celle de l'emploi du temps, qui entraîne une stupéfaction : comment peut-on avoir aussi peu de cours ? Notons qu'à l'inverse, les géographes se plaignent d'une multitude de cours... Quelle revanche du destin.

    Épisode 2 – Un nouvel univers

    De nouveaux héros (enfin, une nouvelle classe, quoi), de nouveaux défis (aller en amphi, supporter le cours de lettres et communication (je n'ai rien contre la matière elle-même, d'ailleurs on n'en fait pas)), dans un milieu hostile... Analyse, algèbre, algorithmique et système d'exploitation sont les principales mamelles de la vache du deuxième semestre. Quelques kilomètres à côté, il y a des cours très intéressants en géographie mais... impossible d'y aller.

    Épisode 3 – Des épreuves éprouvantes

    En mars : première des trois sessions d'examens en mathématiques, examens de fin de semestre en géographie. Cherchez l'erreur.

    Les suites dans le prochain épisode (bien que l'examen de l'épisode 3 porte également sur les suites).


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  •      Malgré mes longues années enfantines lors desquelles je m'imaginais jardinier ou ingénieur des chemins de fer, mon choix s'est finalement porté sur le métier d'urbaniste. Bien. Peut-être expliquerai-je ce choix plus tard. Cependant, d'autres domaines m'intéressaient, en particulier les mathématiques. Or, pour accéder à un master d'urbanisme, il existe deux voies principales : l'école d'architecture et la licence de géographie. Après avoir consulté quelques personnes (dont ma mère qui me conseillait d'éviter l'architecture où j'encourais de nombreuses blessures liées à l'élaboration de maquettes) et constaté que l'école d'architecture de Bordeaux était sans conteste l'un des plus laids bâtiments que je connaisse ; j'ai choisi d'entamer une licence de géographie à l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (qui n'est pas spécialement belle non plus). Mais, n'ayant pas envie d'abandonner les mathématiques, je me suis également inscrit à l'université Bordeaux 1. Cette dernière n'étant pas très arrangeante, elle m'obligeait à venir en cours (vous aussi, vous devez trouver que ça ne se fait pas) mais, fort heureusement, j'ai obtenu un statut d'étudiant spécial (ou dispensé, mais je préfère spécial) en géographie, certes sans les cours à distance censés l'accompagner, ceux-ci ayant été supprimés sans préavis peu après mon inscription. Bref, je suis un étudiant spatial spécial.
        Au final, grâce à la facilité de certaines matières au premier semestre de mathématiques-informatiques-sciences de la matière de l'ingénieur et à la gentillesse du camarade qui m'avait donné sa prise de notes informatique, j'ai obtenu de manière convenable mes deux semestres, mais cela continuera-t-il ainsi ?

        Quel cliffhanger ! La suite à la saison 2... bientôt sur vos écrans.


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  • Je n'aime pas les chaînes, mais j'aime bien les questions de Margaux.

    1)      Quelles choses t'inspirent le plus ?

    Question (bien entendu) difficile. Artistiquement, j'aurais répondu, de prime abord, les gens, mais il semble que ce ne soient pas des choses. Il n'empêche, leurs physiques, leurs expressions, leurs tics et leurs histoires glanées généralement dans les transports en commun, sont de plutôt bonnes sources d'inspiration. La musique, bien que j'en écoute souvent, ne semble pas m'aider beaucoup pour trouver l'inspiration, d'ailleurs j'ai toutes les peines du monde en ce moment à écrire une comédie musicale basée sur la bande originale de Star Wars (comme vous l'aurez sans doute deviné, c'est dans le cadre de ma licence de mathématiques).

    Parfois, des idées me viennent, je ne sais pas vraiment comment, souvent sous la douche ou en m'endormant, parfois quand j'ai de la chance les mots m'entraînent. J'ai également remarqué que ma vie, bien que pas spécialement passionnante, est une certaine source d'inspiration (vous le constaterez prochainement).

     

    2)      Si tu avais été collectionneur (ou si c'est le cas), pour quel objet aurais-tu eu le coup de foudre ?En voyant cette photo, ma mère reste de glace. Moi pas.

     

    J'ai un autel toupoutouiste (ce qui veut dire tetracontakaidiphile) dans ma chambre urtoise où je dispose d'une collection de 42.

    Sinon, j'aurais sans doute collectionné quelque chose de petit, incongru et peu cher.

    3)      Pour quelle grande marque aurais-tu voulu servir d'égérie ou de muse ?

    AAAAAAAH NOOOOOOOON PAS LES MARQUES

    Wikipédia, ça compte ?

    4)      Qu'est-ce que tu détestes dans les vacances ?

    La fin (ou quand je suis obligé de réviser).

    La léthargie éventuelle qui me prend quand j'ai beaucoup de temps libre, mais il me semble que j'arrive à la résorber, dernièrement.

    5)      Quelle est ton odeur préférée ?

    Je ne suis pas très sensible aux odeurs, mais ce serait sans doute l'odeur d'un bon plat qui vit ses dernières minutes avant désintégration.

    6)      Tu te retrouves au volant de ta bicyclette musicale. Un chauffard te coupe la route, quel juron s'échappe instantanément de tes lèvres ?

    Normalement, rien, je meurs.

    Et sinon, « Flûte ! » (c'est une bicyclette musicale tout de même).

    7)      De quelle couleur sont tes chaussettes aujourd'hui ?

    Elles sont noires.

    8)      Supposons : tu as en face de toi Walt Disney, et tu es censé l'interroger. Quelles questions lui poses-tu ?

    (NDT : Quelques erreurs de traduction ont pu s'immiscer depuis l'anglais)

                    -     Mais ? Que faites-vous là ? N'êtes-vous point mort ?

    -        Mais... moi aussi, suis-je mort ?

    -        Bon, bon, il faudra bien s'y faire, mais que faites-vous pour vous occuper ici ?

    -        Oh, des films, puis-je les voir ?

    C'est ainsi que j'ai pu voir de nouveaux Disney avant vous tous.

    Vous aussi, rejoignez-nous dans la mort ! Ceci était message de l'Association des Disparus pour le Suicide Collectif.

    9)      Si un zombie entre par la fenêtre durant ton déjeuner, et dépose assiette, couverts et serviette sur la table tout en s'installant en face de toi. Qu'est-ce que tu fais ?

    Je surveille ma part.

    (Et après, je vais au pieu.)

    10)  Quelle est ta citation favorite ?

               Très, très dur comme question.

               À défaut de réponse, quelques citations que j'apprécie :

               « On finit toujours sur l'éternel quai de gare

                 Des adieux »

                                                               Hubert-Félix Thiéfaine, Des adieux

               « Ici, y a trois couleurs qui durent, c'est le vert, le vert et le vert. »

                                                               Allain Leprest, Quel con a dit

                « Tu la voyais pas comme ça ta vie

                 Pas d'attaché-caisse quand t'étais p'tit »

                                                               Alain Souchon, Le bagad de Lann Bihoue

               « C'est pas dur d'aller loin, c'est partir qu'est pas rien. »

                                                               Allain Leprest, Saint Max

               « Dis-moi qui tu suis, je te dirai qui je hais »

                                                                Hubert-Félix Thiéfaine, L'agence des amants de madame Muller

                « Ne dormez plus, rêvez ! »

                                                              Anonyme

    11) Georges Sand était un homme ou une femme ?

     Si George Sand était une femme, Georges Sand, s'il a existé, était probablement un homme.

     

    Et je ne transmets pas cette chaîne, bien sûr, ce qui m'épargnera de surcroît d'élaborer un questionnaire.

     


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  • « Je me présente, je m'appelle Marin

    J'voudrais bien changer mon destin »

     

    Mis à part la rime, la mégalomanie ne change pas, rassurez-vous.

    Au cas où vous souhaiteriez savoir qui vous lisez, et quel est le paradigme qui se reflète dans mes productions, sans toutefois verser dans le déterminisme (cette phrase signifie que je fais des études de géographie où on utilise des mots compliqués pour dire des choses simples, et encore je n'ai pas cherché à tout compliquer (vous vous rendrez également compte que j'ai pris l'habitude d'ouvrir un certain nombre de parenthèses (mais bien entendu ce n'est pas dans le but de vous perdre, je ne fais pas exprès de m'égarer et de vous entraîner par la même occasion (d'ailleurs coucou Margaux) dans ces circonvolutions) et d'écrire des phrases d'une certaine longueur) sinon vous auriez d'ores et déjà abandonné (mais peut-être est-ce le cas (vous constatez présentement que cette parenthèse est sinon inutile peu appropriée puisque soit vous lisez et elle est fausse, soit vous ne lisez pas et elle professe une vérité dans le vide (quoique je me relise quelquefois (et je ne suis pas totalement vide) et me reperde moi-même)), mais dans le cas contraire votre détermination et votre vision sans faille sont les bienvenues ici-même ; dans tous les cas n'hésitez jamais et je dis bien jamais à commenter, critiquer, faire preuve de mauvaise foi, élaborer des jeux de mots capillo-tractés (traditionnnelle expression parmi les sommets voisins de mes géniteurs dans leur graphe relationnel) et les partager malgré les expressions de stupeur et d'incompréhension (mais bien entendu nous nous devons de respecter la liberté d'expression, même celle de ceux qui ne sourient pas, et leur sourire éventuellement, sans toutefois vivre dans un monde idéalisé), me contacter ; dans le but de faciliter ces choses, quelques informations de base sur moi pourraient vous être utiles, sachez ainsi que :

    -        je suis né le 21 germinal 203 (faisant ainsi mentir la fameuse expression jamais étayée par les milliers de personnes qui l'utilisent pour (se) justifier en toute mauvaise foi « Jamais 203 »), ce qui correspond dans l'horrible calendrier grégorien au 10 avril 1995 ;

    -        j'aime les points-virgules (et les parenthèses (mais peut-être l'aviez-vous déjà remarqué)) ;

    -        j'ai été inscrit au registre de l'état civil bayonnais sous le doux prénom de Marin (ce qui ne manque pas de sel) ;

    -        Wikipédia est pour moi l'une des plus intéressantes créations humaines (mais je ne dis pas du tout ça par chauvinisme de clavier) ;

    -        la ville m'attire par sa densité et sa mixité, alors que la campagne résidentielle ne me plaît guère plus de trois jours de vacances ;

    -        mi ŝatas Esperanton ; 

    -        le fromage est l'une de mes passions les plus stables, amoureusement parlant ;

    -        mon pseudonyme usuel est Kvardek du.

     

    Après cette quelque phrase, il ne me reste qu'à vous souhaiter une bonne vie et vous inciter à poser des questions si l'envie de connaître quelques autres parties de mon existence vous enchante.


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